L'Eglise aux 41 clochers - 100 ans de vie commune

religieux à l'église et à l'école, ainsi que les conditions d'admission au ministère pastoral concernent les affaires internes ecclésiasti­ ques (art. 18). Les conseils de paroisse, les synodes d'arrondissement sont compétents, mais la décision dernière appartient au synode cantonal. Les questions matérielles, le traitement des pasteurs, l'entretien des cures ainsi que la nomination des pasteurs sont du ressort du gouvernement. La loi de 1852 a favorisé une certaine indé­ pendance de l'Eglise et une participation des laïques à son gouvernement. Les conseillers de paroisse sont nommés par le peuple de l'Eglise. Le gouvernement abandonne son autorité en matière religieuse au synode can­ tonal. Les députés au synode cantonal sont nommés par les synodes d'arrondissement à Sonvilier raison d'un délégué laïque pour six membres laïques et d'un pasteur pour six ecclésias- tiques. En 1852 la loi ecclésiastique supprima les classes et institua, dans le canton, les synodes d'arrondissement. Désormais les synodes sont composés de pasteurs et de laïques. Les séances du synode jurassien eurent toujours lieu à l'Hôtel de Ville de Bienne, mais en 1861 la décision fut prise de convoquer les synodes alternativement à Corgémont et à Tavannes. A cette époque, le synode demanda l'introduction de registres d'état civil tenus par un fonc­ tionnaire laïque. Deux raisons motivèrent cette décision: l. La liberté religieuse serait mieux garantie. Les «dissidents» ne devraient plus solliciter les services d'un pasteur ou d'un prêtre. Les couples dési­ rant conclure un mariage mixte seraient protégés contre d'éventuelles pressions des ecclésiastiques. 2. La révolution industrielle avait provoqué des déplacements de familles. Les pasteurs ne pouvant plus connaître tous les changements d'état civil des paroissiens, il arrivait souvent que des enfants ne soient pas enregistrés. L'intervention du synode fut reprise dans la loi ecclésiastique du 18 janvier 1874 et confirmée par la Constitution fédérale du 24 mai 1874. L'officier d'état civil pouvait être un ecclésiastique. Mais cette autorisation a été abrogée en 1907 par le Code civil suisse (art. 41). Le régime de la loi de 1852 ne dura qu'une vingtaine d'années. Les auto­ rités politiques, devenues plus radicales, voulurent limiter l'influence de l'Eglise. Nous connaissons les vexations que l'Eglise catholique romaine 8

RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=