L'Eglise aux 41 clochers - 100 ans de vie commune

Le synode d'arrondissement jurassien Aux XVIe et XVIIe siècles les paroisses réformées de la principauté épisco­ pale de Bâle étaient organisées en quatre Eglises ou classes: l'Eglise de Bienne et celle de La Neuveville (petites Eglises d'Etat). Les huit paroisses de l'Erguël formaient une classe autonome, la plus «indépendante» de ces quatre Eglises. L'Eglise d'Erguël s'était détachée de l'autorité politique de Bienne en 1610. Les paroisses du plateau de Diesse et celles de la Prévôté de Moutier-Grandval étaient rattachées à la classe de Nidau. Berne exerçait son autorité en envoyant un membre du gouvernement et un pasteur pour y faire la visite traditionnelle des paroisses. Durant la période française (1798-1815) l'Eglise réformée de l'ancienne principauté était organisée en quatre Eglises consistoriales: 1. l'Eglise consistoriale de Bévilard avec les paroisses de Moutier, Court­ Grandval, Bévilard, Tavannes-Chaindon et Sornetan; 2. l'Eglise consistoriale de Corgémont avec les paroisses de Courtelary, Corgémont-Sombeval, Tramelan et Péry; 3. l'Eglise consistoriale de Saint-Imier avec la paroisse de Saint-Imier qui regroupait les villages de Saint-Imier, Villeret et Sonvilier et la paroisse de Renan comprenant aussi le village de La Ferrière; 4. l'Eglise consistoriale de Bienne avec les paroisses de Bienne, Perles, Vauffelin, Orvin, La Neuveville, Diesse et Nods. Avec le rattachement du reste de la principauté épiscopale de Bâle au can­ ton de Berne en 1815, les paroisses réformées furent à nouveau réorgani­ sées. De 1816 à 1852 les paroisses réformées du Jura ont dû se modeler sur l'organisation en vigueur dans l'ancien canton, où l'Eglise était étroitement liée à l'Etat. Les paroisses ne pouvaient rien faire sans passer par Berne. Quand le pasteur de Renan a voulu baptiser à l'église les enfants en danger de mort, il a dû en faire la demande au gouvernement. Le 28 mai 1817 est une date importante pour l'histoire de l'Eglise réformée jurassienne. Les pasteurs des paroisses de la classe d'Erguël, des paroisses françaises de la classe de Nidau, de La Neuveville et ceux de Bienne furent convoqués, pour la première fois depuis la Réformation, à une séance com­ mune. La classe du Jura était créée. Jusqu'en 1860, elle se réunit à l'Hôtel de Ville de Bienne. Les grands-baillis du Jura protestant, puis dès 1832, les préfets, assistèrent aux séances. La révolution libérale de 1830 va mettre en question le régime de l'Eglise d'Etat. Un premier pas est fait avec la loi ecclésiastique de 1852. La loi donne à l'Eglise le droit de s'occuper de ses propres affaires sans en référer au gouvernement. Les notions d'affaires internes ecclésiastiques et d'affai­ res extérieures définissent les droits et devoirs de l'Eglise et de l'Etat. Tout ce qui concerne la doctrine, la prédiction, la cure d'âme, l'enseignement 7

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